murhabazi namegabePrix Société Civile – 2012

République Démocratique du Congo

Projet de prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés et réinsertion des enfants

Mots-clefs : justice, enfant-soldat, violences sexuelles, éducation, identité, guerre, conflits.

Murhabazi Namegabe, porteur de paix. Marié et père d’une enfant, la quarantaine finissante, troisième d’une fratrie de 14 enfants, Murhabazi Namegabe, aurait pu être Assistant à l’Université. Il aime tant écrire. Mais, il a préféré lutter pour que son Pays, la République Démocratique du Congo, n’hypothèque pas sa véritable richesse : ses enfants. Son nom, qui signifie sauveur en langue swahili, le prédestinait sans doute à son action d’aujourd’hui : libérer les enfants soldats des mains des militaires et des combattants !

La problématique : Dans l’Est de la République Démocratique du Congo, ravagé par les conflits et la présence des groupes armés, des milliers d’enfants sont enlevés à leurs familles pour devenir des enfants soldats ou des combattants. Brutalités et maltraitance sont leur lot quotidien. Des violences qui touchent particulièrement les filles qui, à peine pubères, subissent des abus sexuels quotidiens. Ces enfants n’ont plus accès à l’éducation, perdent leur racine et tout repère moral.

Action : Depuis 18 ans au sein de son Association BVES (Bureau pour le Volontariat au service de l’Enfance et de la Santé), Murhabazi Namegabe rencontre inlassablement les groupes armés, leur rend visite, négocie avec eux, leur rappelle ce qu’est le devoir des adultes, le rôle des enfants dans une société. Son plaidoyer lui vaut constamment des menaces. Il dérange et risque sa vie à chaque rencontre avec les groupes armés. Les rebelles vivent dans la peur d’être trahis. Parfois, pris en otage, il disparaît une semaine, mettant à rude épreuve les nerfs de son équipe. Mais, c’est toujours pour réapparaître accompagné de quatre, dix, quinze, vingt enfants qui retrouvent alors une vie, une identité, une éducation, un métier et une parentèle. Depuis 1994, plus de 50.000 enfants, garçons et filles, ont ainsi été libérés. Ils sont alors accueillis dans l’une des 35 maisons et écoles de l’Association de Murhabazi qui leur réapprendront à vivre. C’est aussi à ce moment que commence la recherche de parents ou plutôt des familles. Bon nombre, à travers les métiers communautaires qu’ils apprennent, participent à la reconstruction des infrastructures de base qu’ils ont eux-mêmes détruites par le passé.

Dimension Harubuntu : L’homme est un conciliateur, un rassembleur. Il agit sans brutalité, utilise une approche communautaire pour rencontrer les maquis. Car, dans un village, il y a toujours quelqu’un qui connaît les chefs armés. Il sécurise à l’extrême ses rencontres pour éviter les dérapages. Son discours ne condamne pas les rebelles mais leur propose une autre vision, celle d’un monde où l’enfant est sacré, d’un monde où l’enfant a des droits. Il leur rappelle que les enfants sont l’avenir des familles et des communautés, de la société et du pays et même des groupes armés eux-mêmes. Plutôt que la force, il utilise le dialogue et la rencontre pour amener une nouvelle Paix. Parfois l’effet est saisissant, des groupes armés vidés de leur substance – les enfants – décident de réintégrer l’armée régulière. Au-delà, il réussit aussi à pacifier les relations entre les enfants qui viennent de groupes armés, des tribus, d’ethnies et des nationalités différentes. Pour ceux qui viennent du Rwanda ou du Burundi, il fait cohabiter à travers ses Centres de Transit, les Hutu et les Tutsi. Au-delà encore, il permet la reconstruction d’un nouveau tissu social dans une Région qui en a bien besoin.

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