Prix société civile – 2011
Tanzanie
Une approche globale pour le développement de Emboreet Village
Mots-clefs : pauvreté, accès à l’eau et aux crédits, sédentarisation, éducation, Masaï
« J’ai voulu rompre avec le nomadisme et proposer une sédentarisation qui ne renie pas ses racines culturelles. »
« Depuis de nombreuses années, le gouvernement a essayé d'encourager le peuple Masaï à adopter un mode de vie plus sédentaire, sans succès. Maintenant l’élan est venu de la base. »
Toima Kiroya, briseur de tabous : Vivant en Tanzanie dans la région d’Arusha, Toima Kiroya, la cinquantaine, est Masaï et responsable du projet Comprehensive Approach for the Development of the Emboreet Village (CADEV) lancé en 2008.
Problématique : Les Masaï d’Emboreet souffrent d’une série de problèmes chroniques liés à la réduction de leur territoire et à leur mode de vie nomade : pauvreté, difficultés d’accès à l’eau, cheptel en réduction et en mauvais état en raison du manque d’eau, raréfaction de la nourriture, difficultés d’accès à l’éducation, aux financements, problématique de la reconnaissance de ce peuple semi-nomade…
Action : C’est à partir de ses difficultés personnelles que Toima Kiroya commence à changer de regard sur ses traditions et sa façon de vivre. La voie qu’il choisit pour répondre à ses propres défis est la sédentarisation. Avec sa femme, il s’installe dans une maison en dur. Peu à peu, d’autres prennent exemple et lui emboîtent le pas. Sa communauté change progressivement de mode de vie. Entre-temps, Toima Kiroya réunit les forces vives de son village pour répondre aux défis immédiats et crée le projet CADEV. La première réponse mise en œuvre est un accès généralisé à l’eau potable lequel permet enfin aux Masaï de maintenir leur cheptel. Viennent ensuite la création d’une école, puis d’une banque qui permet de financer les projets du village. S’en suit une reconnaissance politique de son action qui très rapidement inspire d’autres communautés.
Dimension Harubuntu : Proposer une sédentarisation qui ne renie pas ses racines culturelles. En cherchant à répondre à des problématiques aiguës par la voie de la sédentarisation, c’est un énorme tabou que Toima Kiroya brise dans sa communauté. Il ouvre ainsi un vaste débat car la problématique est complexe : s’il abandonne un nomadisme qui lui est cher, c'est afin de faire perdurer le métier d’éleveur en assurant un accès à l'eau et aux financements.