Coup de cœur – 2011
Mali
Maire de la commune IV de Bamako : la new génération politique
Mots-clefs : politique, corruption, spéculation foncière, transparence, gestion participative
« La bonne gouvernance, la transparence et la gestion responsable de nos ressources sont un préalable pour que les populations puissent nous faire confiance. »
« Nous incitons les populations à travailler avec nous pour développer leur commune. Pour moi, les populations sont avant tout nos patrons. »
Moussa Mara, politique transparent : Maire de la Commune IV du district de Bamako (partie ouest de Bamako) depuis 2009, Moussa Mara, 36 ans, n’avait pas vocation à devenir un homme politique. Avant de s’engager au service de ces concitoyens, il a été le co-fondateur de Sec Diarra, un cabinet d’experts comptables, et directeur de l’École Supérieure de Gestion (ESG) de Bamako.
Problématique : Corruption, abus de pouvoir et injustices font partie du quotidien des Maliens, même si le Mali est aujourd’hui une véritable démocratie africaine. Dans le quartier IV de Bamako, les populations démunies sont les premières victimes des politiciens de la vieille école qui ont fait main basse sur la mairie depuis des lustres. Au menu des injustices à subir : spéculation foncière, dépossession des pauvres au profit des riches, détournements des recettes, gestion discrétionnaire.
Action : Entré en politique alors que rien ne l’y destinait ! Cette entrée en politique est un cri d’indignation. En 2004 d’abord, mais sa liste sera éliminée par le tribunal pour des raisons fallacieuses. En 2007 ensuite, où il sera battu de justesse par IBK, le président sortant de l’Assemblée nationale. En 2009 enfin, où il accède au mayorat et lance une série d’actions : publication d’un journal communal, participation des populations locales au conseil municipal, assainissement, cadre de concertation avec les chefs de quartier, les leaders religieux, les organisations de femmes et de jeunes, les notabilités des quartiers… Il est aujourd’hui candidat à l’élection présidentielle de 2012. Ses modèles : Nelson Mandela, « pour sa capacité à pardonner », et Thomas Sankara, « un homme qui alliait l’acte à la parole, avec ses erreurs et ses excès ».
Dimension Harubuntu : Proposer la transparence là où ne régnait qu’opacité. Dès son accession au mayorat, Moussa Mara rompt avec les anciennes pratiques. Il est bien décidé à gérer dans la transparence. Il provoque un véritable coup de tonnerre dans le cénacle politique en publiant sa déclaration de patrimoine alors que la loi ne l’y oblige pas. Il ose, affichant un patrimoine de 442 354 554 FCFA (environ 675 000 €). Il se saisit ensuite de l’épineuse question foncière avec une totale transparence. Ce qui lui vaut l’appui de la population locale!