Coup de coeur – 2011
Maroc
Gouvernance de projets de territoire
Mots-clefs : exode rural, immigration, emploi, entreprenariat.
« Nous avons réussi à faire impliquer la population de la commune dans ce changement. Le but essentiel est de mettre en valeur leur potentiel tout en sachant que les véritables moyens des hommes résident en eux-mêmes. »
« Se développer, certes, mais sans s’abîmer, sans perdre l’âme qui fait la richesse de cette oasis du désert. »
Abdellah Adouz, développer sans s’abîmer : Abdellah Adouz, 34 ans, est maire de la commune de Fask, une petite localité de 3 500 habitants située à 200 km au sud d’Agadir. Abdellah incarne cette nouvelle génération de jeunes maires d’Afrique qui n’hésitent pas, d’une part, à s’asseoir sous « l’arbre à palabres », entouré des habitants pour discuter des préoccupations du quotidien, et d’autre part à parcourir 800 km pour trouver du soutien et des financements pour le développement de sa commune.
La problématique : Petite commune du sud du Maroc, éloignée de toute agglomération, clouée au milieu du désert, Fask souffre d’un taux de pauvreté élevé. Le peu d’activités économiques et le manque d’emplois ne semblent laisser d’autre choix aux habitants que l'exode rural ou la migration vers l’Europe, remède obsolète aujourd’hui en raison de la situation économique mondiale et de la fermeture progressive des frontières.
Action : Abdellah propose des alternatives concrètes à l’exode. Le président de la commune de Fask porte, encourage et renforce la mise en œuvre de projets concrets aux dimensions réalistes et à taille humaine (coopérative de couscous, huile d’argan, tissage, tressage, maison de jeunes, internat filles et garçons,…). Les projets concernent principalement la population la moins favorisée de Fask : les femmes, les enfants et les jeunes.
Dimension Harubuntu : Éveiller les potentiels humains. Rassembleur, attentif aux besoins des uns et des autres, adepte du dialogue participatif, s’appuyant sur les connaissances traditionnelles des habitants, sur la fierté naturelle qu’a chacun à pouvoir la manifester, Abdellah Adouz tranche avec l’image du potentat local. Sa marque de fabrique est de générer l’énergie collective, une nouvelle foi en l’avenir, qui débouche sur l’émergence de porteurs de projets et d’initiatives qu’il soutient et renforce. A Fask, les jeunes et les femmes qui veulent créer trouvent une place toute particulière. L’humain et le potentiel de chacun sont au cœur de sa démarche. Le développement de la commune n’est pas l’expression de sa vision mais bien celle de l’ensemble de la communauté. Sa prudence : se développer, certes, mais sans s’abîmer, sans perdre l’âme qui fait la richesse de cette oasis du désert.